Au jour le jour :
1ère étape – le Vendredi 25 sept :
Bus à St Denis pour rejoindre le village du Brûlé. A Saint DENIS, prévoir le
ravitaillement pour le vendredi midi et pour le samedi midi.
Randonnée le Brûlé (770 m) -> Plaine des Chicots (1830 m) = 5 h soit 1070m>
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A LE BRÛLÉ, dans un jardin, sur la droite, soyez attentif, vous verrez un
petit autel élevé à un personnage vénéré en RÉUNION : le Pirate Noir. Il fut
guillotiné, sa tête et son corps ont été ensevelis dans 2 cimetières
différents. Cet homme fut, peut-être à son insu, un modèle pour les
"Marrons" légitimement révoltés.
10h. Depuis LE BRÛLÉ, le GR suit une petite route sinueuse qui s'élève
rapidement, s'enfonce dans les bois. Le GR emprunte ensuite un sentier de
plus en plus sauvage, dans une forêt dense, aux allures tropicales :
fougères arborescentes, orchidées, lys blancs, tamarins, bambous...
"ZOIZEAU" CARDINAL...
La Plaine des Chicots, dans laquelle on débouche précisément au gîte, est
désolée : arbres tourmentés, chétifs, envahis d'herbacées jaunies, pierre
affleurante, et plus on monte plus la végétation se raréfie, on le verra le
lendemain en montant à LA ROCHE ECRITE.
15 h. L'ambiance lumineuse du matin a fait place au brouillard et à
l'humidité. Rien ne saurait sécher cette nuit...
Par bonheur, le repas est copieux et joyeux (nous inaugurons les rhums
arrangés, les platées de riz + lentilles ou fèves, avec viande au massalé).
Les dortoirs sont exigus, l'eau froide et peu abondante, mais n'oublions pas
que c'est un refuge, qui plus est, alimenté par panneaux photovoltaïques et
chauffe eau solaire !
2ème étape – le Samedi 26 sept :
Plaine des Chicots -> Dos d’Âne (930 m) = 6 h ( par la Roche écrite) soit
500m>0 et 1300m<0. La Roche Écrite, sommet de 2277 m, offre un point de vue
sur les cirques de MAFATE et Salazie.
Nous quittons le gîte avant de prendre le petit déjeuner. Le jour n'est pas
encore levé. La montée, est facile, d'autant que nous ne portons pas le sac
à dos. La forêt fait vite place à une végétation basse d'arbustes chétifs,
d'herbes folles, enracinés dans les fissures d'une ancienne coulée de lave
qui couvre toute la pente. Le soleil se lève à peine quand nous atteignons
LA ROCHE ECRITE. Et là, un panorama exceptionnel, vertigineux s'ouvre sur
tout le cirque de SALAZIE, ses îlets, ses marres logées dans de petits
cratères comme des nids de poule, et puis cette falaise verticale qui
enserre le cirque, dont LA ROCHE ECRITE est une sommité (sujet au vertige,
s'éloigner du bord) et qu'on découvre sur le versant opposé avec les 3
SALACES, le PITON des NEIGES...
mais, déjà les brumes envahissent le fond du cirque et s'élèvent poussées
par un vent frisquet. Nous redescendons prendre le petit déjeuner et en
route pour DOS D'ÂNE !
Le GR s'enfonce dans une forêt dense, humide, fleurie, parfois encombrée
d'arbres couchés. La vue se limite à quelques mètres. Le sentier hésite,
tournicote, s'élève, redescend, puis tout à coup il s'engage sur une crête
étroite, descendant fortement : sur la gauche, s'ouvre la cirque de MAFATE,
chaotique, sauvage, avec la rivière des galets qui s'est frayé un passage
difficile entre les pitons, à droite, DOS D'ÂNE et sa plaine maraîchère. Il
faudra encore une bonne heure pour descendre jusqu'au gîte. nous arrivons
sous une "petite farine" selon l'expression créole.
Il y a une petite alimentation libre service, peu fournie, quoique DOS D'ÂNE
soit relié à la côte par voie routière, et même pauvre en fruits et légumes
!
3ème étape – le Dimanche 27 sept :
Dos d’Âne, les Deux Bras(*) -> AURERE (910 m) = 5 h; 700 m>0 et 710 m <0
Entrée dans le cirque de MAFATE. Traversée de la rivière des Galets à
plusieurs reprises.
Avant de partir, profitez du panorama depuis la terrasse du gîte : vue
jusque sur l'océan Indien et le port de Saint Paul !
Dès qu'on s'engage dans le sentier, ça descend raide, étroit, à couvert
souvent, (il y a des bambous géants). C'est qu'il faut descendre au fond du
cratère de MAFATE.
Ce dimanche, un arrière plan sonore flamboyant nous a accompagnés : dans le
fond, quelque part, la communauté d'un îlet chantait des gospels. Pour
chanter comme ça, moi le païen, j'irais à l'église !
En bas, il faut traverser la rivière des galets, à gué, mais en cette
saison, pas de soucis. Certains ont quand même fait trempette.
Ensuite le GR suit la rivière vers l'amont, en la traversant plusieurs fois,
puis la quitte et s'élève vivement en falaise pour rejoindre AURERE. Nous ne
manquons pas d'admirer les oiseaux BELLIERS qui nichent tout en haut des
bambous. Gare au torticolis !
Le gîte est confortable, fleuri, l'hôte est sympathique et raconte
volontiers la vie du village. Il a évoqué pour nous le combat pour obtenir
une école au village ; les typhons ; l'épidémie de CHICUNGUNIA et les
recettes locales pour se soigner, à défaut d'avoir des médecins ; le dernier
garde forestier et son drame familial (son épouse est décédée en son absence
faute d'avoir pu être secourue à temps) ; le dernier facteur à pied (une
semaine de tournée) ; le passage des concurrents de LA DIAGONALE DU FOU.
Bref, une soirée passionnante et bien arrosée.
(*) Deux Bras. Nom donné par les Marrons, à un colonial qui s'étant cassé le
bras, portait un plâtre !
4ème étape – Lundi 28 sept :
AURERE, Îlet à Malheur, Îlet à Bourse -> Grand Place Cayenne (530 m) = 4 h
30; 375 m>0 et 765 m<0 le cirque de MAFATE dans toute sa splendeur.
N'oubliez pas de faire quelques emplettes à l'épicerie d'AURERE : modeste
cabanon en tôle, avec terrasse où l'on vous sert de la gaîté ! Soyez bons
chalands même si le prix est exorbitant, n'oubliez pas pas que tout est
acheminé par hélicoptère ! Les ordures même repartent par ce moyen !
ça redescend rapidement, toujours dans ce couvert forestier qui parfois
s'ouvre sur le cirque de MAFATE et ses pitons. Vous franchirez une première
ravine sur un pont suspendu, pour remonter sur l'Îlet à Malheur. Quelques
jolies cases créoles aux tons pastels, dans une ambiance florale, rehaussée
par les tenues colorées des femmes qui attendent devant le dispensaire avec
leurs marmousets, une petite église avec sa cloche sur un échalas,
l'intérieur est émouvant : on y devine une foi naïve et profonde.
De nouveau le GR plonge pour franchir une 2ème ravine sur un nouveau pont
suspendu (possibilité de se baigner dans de jolis trous d'eau) puis il
remonte jusqu'à Îlet à Bourse. Un assez gros village (tout est relatif).
Il y a ensuite 2 variantes possibles pour rejoindre Cayenne Grand Place.
l'important est de grimper à l'Îlet qui domine Cayenne Grand Place, d'une
part vous y trouverez une boulangerie, des boissons fraîches, des
bougainvilliers somptueux, une très belle vue, mais de plus, au long du
chemin, réalisés par les enfants de l'école, des panneaux portant
l'inventaire imagé des oiseaux locaux (Une représentation coloriée et un
nom, par exemple : "Zoizeau Cardinal" !
Le gîte de Cayenne Grand Place est modeste, mais quelle profusion florale !
attention au branchement pour recharger téléphone ou appareil photo : 4 € la
prise, durée du séjour, il y a intérêt à se grouper. Bon mais c'est du
courant photovoltaïque, il ne faut pas le gaspiller et puis l'installation
est très coûteuse, il faut bien tâcher de la rentabiliser.
5ème étape – Mardi 29 sept :
Grand Place Cayenne, les Lataniers, Îlet des Orangers -> LA BRÈCHE TI COL ->
Roche Plate (1100 m =) 6 h 30; 1000 m>0 et 350m<0
Suite à un éboulement, le chemin principal qui descend vers l'aval du
torrent est dévié par des propriétés privées : soyez respectueux : silence !
Une belle passerelle métallique enjambe le torrent puis le GR fait une
longue et rude montée sur le versant opposé, au soleil, le long d'une
conduite d'eau rafistolée (qui doit alimenter Cayenne). On atteint enfin une
brèche, où l'eau sourd de la roche. Là est le captage. Le chemin se
poursuit, toujours aussi raide, au fond de la brèche qui s'élargit, libérant
quelques pentes cultivables : vous y verrez peut-être des paysans
débroussaillant à la serpette, pour planter quelques bananiers ou orangers.
Non, ce ne sont pas des faignants ! Même avec des aides de l'État, pour
vivre là, à longueur d'année, il faut y être né, et encore...